Élections: Mohamed Sajid quitte son fief
Acculé à faire cavalier seul depuis la discrète rupture de son alliance avec le RNI, le parti du cheval s’avance vers les élections la tête baissée. Fragilisé par un mouvement de contestation qui lui reproche de se maintenir à la tête du parti bien que son mandat ait pris fin en 2019, Mohamed Sajid fait face à un autre défi de taille : convaincre les électeurs de Sidi Bernoussi, où il se présente pour la première fois en tant que tête de liste régionale de l’Union Constitutionnelle (UC).
Pourquoi l’ancien maire de Casablanca a-t-il troqué son fief d’Ain Chock contre la circonscription de Sidi Bernoussi ? Éviter une débâcle électorale face à son adversaire et successeur à la tête du conseil de la ville Abdelaziz El Omari, tête de liste du parti de la lampe à Ain Chock.
« Il s'est gardé de se représenter à Ain Chock où il a remporté, lors des élections précédentes, un siège de conseiller communal fantôme à la fois à l'arrondissement et au conseil de la ville, étant donné qu'il n'a assisté à aucune de leurs sessions durant le mandat qui s'achève », rappelle Goud.ma.
Une absence qu’il a tenté de justifier, dans l’émission « Mouwajaha lil iqnae » diffusé sur Médi 1 TV en juillet, par un peu convaincant « devoir de réserve » qui l’obligerait « à ne pas émettre de critiques envers ses successeurs », disait-il, précisant avoir présenté ses excuses au Conseil de la ville.
Les critiques fusent au sein même de son parti où un « Mouvement de changement » a vilipendé, en janvier 2020, Mohamed Sajid pour son « immobilisme », l’appelant à l’éviction du secrétaire général dont le mandat avait expiré en mai 2019. Une source proche de l’ancien ministre du Tourisme a confié au Desk que le ministère de l’Intérieur avait, à l’achèvement de son mandat, exigé que le congrès soit tenu au plus tard en décembre 2019, en vain.
La crise est telle que des membres du parti ont dû porter l’affaire devant la justice pour réclamer l’annulation de toutes les décisions du secrétaire général depuis mai 2020 et l’organisation du congrès pour élire son successeur avant les élections. Là encore en vain car, fin juin dernier, le Tribunal de première instance civil de Casablanca a débouté les plaignants.
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