Covid-19 : Les restrictions imposées pour la campagne électorale qui démarre
La campagne pour les élections législatives du 8 septembre au Maroc débute demain sur fond de restrictions sévères imposées par le gouvernement face à une nouvelle vague de Covid-19, qui inclut la limitation des actes électoraux à un maximum 25 personnes, rapporte l’agence espagnole EFE.
« Ce sont les premières élections qui combinent les élections législatives, municipales et régionales au Maroc en une seule journée et se tiennent dans un contexte marqué par des records quotidiens de décès (une centaine toutes les 24 heures ces dernières semaines) et de contaminations au coronavirus, ainsi que sous un couvre-feu à partir de 21h heure en vigueur dans tout le pays », souligne la même source.
Malgré ces chiffres, le gouvernement a décidé de maintenir le rendez-vous électoral et le Ministère de l'Intérieur, qui est chargé d'organiser ces processus, a informé hier verbalement les dirigeants des partis politiques des mesures sanitaires préventives pendant la campagne électorale afin qu’elle ne devienne pas un facteur d'aggravation de la situation pandémique.
Selon des sources de l'Intérieur informées par EFE, les consignes de prévention limitent le public des rassemblements à 25 personnes, aussi bien dans les lieux ouverts que fermés, interdisent la célébration de ces événements dans les lieux les plus fréquentés, comme les marchés, et empêchent la distribution brochures électorales de main en main.
Les partis prévoient d'accrocher des affiches dans les rues des villes dès demain, mais dans ces élections marquées par la pandémie, ils parient sur l'utilisation des réseaux sociaux comme principal véhicule pour faire parvenir leurs propositions aux électeurs.
L'analyste Omar Cherkaoui a expliqué à EFE que pendant les treize jours de campagne les partis politiques tenteront de convaincre les 18 millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales avec des promesses socio-économiques « pragmatiques et concrètes dans leur contenu et leurs échéances ».
En revanche, lors des précédentes élections de 2011 et 2016, les partis étaient influencés, selon Cherkaoui, par l'esprit du printemps arabe et leur discours électoral était dominé par des slogans réformateurs idéologiques ou politiques.
De même, il a souligné que le Parti de la justice et du développement (PJD, au pouvoir depuis 2011), pourrait avoir des difficultés à remporter les élections en raison de son usure au cours des dix années de gouvernement et de son acceptation de décisions incompatibles avec l'idéologie de ses bases, comme la reprise fin 2020 des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël.
Le grand favori demeure, selon EFE, le Rassemblement National des Indépendants (RNI), « proche du pouvoir », qui rassemble notables, hommes d'affaires et hauts fonctionnaires. Il est actuellement dirigée par Aziz Akhannouch, « l'homme le plus riche du Maroc et ministre de l'Agriculture depuis 2007 », tient à préciser l’agence de presse espagnole.
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