Tractations secrètesGambie : la médiation marocaine a-t-elle échoué ?
Invoquant « un niveau d’ingérence étrangère exceptionnel et sans précédent » dans le processus électoral en Gambie, Yahya Jammeh, le président sortant, qui a perdu l’élection présidentielle du 1er décembre, a proclamé l’état d’urgence mardi 17 janvier lors d’une déclaration télévisée, au cours de laquelle il a également dénoncé « l’atmosphère hostile injustifiée qui menace la souveraineté, la paix et la stabilité du pays », à deux jours de l’investiture prévue de son successeur élu, Adama Barrow, dont il conteste en justice la victoire. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a notamment prévenu à plusieurs reprises qu’elle pourrait avoir recours à la force en dernier ressort, et de nombreux pays et organisations, dont l’ONU, font pression sur Yahya Jammeh, à l’image du Maroc, qui mène actuellement une « médiation discrète et de la dernière chance » par l’entremise de son ministre délégué aux affaires étrangères, Nasser Bourita, et de Yassine Mansouri, chef des services du renseignement extérieur du royaume. La date butoir était fixée au 19 janvier, jour de l'investiture d'Adama Barrow, qui entretemps a trouvé refuge au Sénégal. Selon des sources sécuritaires, les émissaires de Mohammed VI ne devraient pas obtenir gain de cause au vu du contenu de l'allocution de Jammeh qui se dit déterminé à rester président tant que la justice n’aura pas statué sur son recours. Une injonction qui a peu de chance de se réaliser avant la date fatidique du 19 janvier...
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