L’opposition vénézuélienne cherche à relancer son mouvement
Des petits groupes de manifestants ont bloqué des routes lundi au Venezuela dans l'espoir de maintenir l'élan du mouvement de contestation contre le président Nicolas Maduro, qui entre dans sa quatrième semaine.
Brandissant le drapeau national, ils ont dénoncé les pénuries, l'inflation galopante et l'insécurité en scandant : "Ce gouvernement est tombé !"
"J'ai le ventre vide parce que je ne trouve rien à manger", a déclaré une manifestante, Jeannette Canozo, femme au foyer de 66 ans, qui accuse la police d'avoir eu recours à des balles en caoutchouc pour démanteler dans la matinée une barricade dressée sur une avenue de Caracas.
Dix personnes ont été tuées lors des manifestations, qui ont commencé début avril, lors d'affrontements avec les forces de sécurité. Au moins dix personnes ont également péri durant des pillages nocturnes.
Le gouvernement socialiste accuse ses opposants de chercher à renverser le pouvoir par la force avec l'appui des Etats-Unis, tandis que l'opposition dénonce les penchants autoritaires et l'incompétence du chef de l'Etat face à la grave crise économique que traverse le pays.
Ce mouvement de contestation est le plus important depuis la vague de manifestations du printemps 2014, qui a fait 43 morts.
Plus de 1.400 personnes ont été arrêtées depuis le début du mois dans le cadre des manifestations et 636 d'entre elles étaient toujours en détention lundi, selon le groupe de défense des droits Penal Forum.
Sous pression pour organiser des élections, Nicolas Maduro a souhaité la tenue rapide des élections des gouverneurs, qui auraient dû avoir lieu l'an dernier. Mais rien n'indique que le gouvernement acceptera d'avancer la prochaine présidentielle comme le réclame l'opposition. Le vote est prévu fin 2018.
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.

