Khalid Jamaï demande au roi de « rendre justice » à la veuve du marin de Dakhla
Dans une tribune rédigée le 3 avril et publiée sur les réseaux sociaux et dans la presse (lire son intégralité en version française dans Yabiladi), le journaliste Khalid Jamaï s’adonne à son exercice de prédilection pour dénoncer les injustices : la lettre ouverte au roi. Cette-fois ci c’est en défense de la veuve de Khalid Qaddar, marin de Dakhla qui s’était immolé par le feu après le naufrage de son embarcation dans des conditions encore non élucidées.
Jamaï rapporte la complainte de la veuve du défunt qui a indiqué dans une vidéo que son mari avait subi des menaces et des pressions émanant du capitaine. Qaddar aurait, selon elle, fait l’objet d’une tentative d’assassinat. En jeu, son rapport soumis à la Marine royale au sujet du naufrage de son bateau dont le contenu était de nature à priver l’armateur de sa prime d’assurance.
« Vos discours et vos instructions demeurent des paroles en l’air sans effet concret », écrit le journaliste à l’adresse de Mohammed VI faisant ainsi porter la responsabilité sur le ministre de l’agriculture et de la pêche Aziz Akhannouch qui aurait été sollicité en vain par le suicidé. Il charge aussi celui de l’Intérieur, Mohamed Hassad, faisant le parallèle entre le décès du marin et celui du poissonnier Mustapha Fikri, mort broyé par une benne à ordure à Al Hoceima. Les deux ministres sont ainsi accusés de « de non-assistance à personne en danger », tout comme la classe politique caractérisée par « le silence lâche propre à nos politiciens ».
Emaillée de citations coraniques et teintée de nationalisme – Khalid Jamaï évoque l’instrumentalisation que pourraient faire de cette affaire les « ennemis de notre intégrité territoriale » -, la lettre ouverte dénonce ce qu’elle décrit comme des tares du Makhzen et exhorte le roi a intervenir en personne. « Cette dame s’est adressée à vous parce qu’elle est convaincue qu’il y a un contrat d’allégeance entre elle et vous en vertu duquel vous avez le devoir de faire régner la justice et parce qu’en vertu de l’article 42 de la Constitution, vous êtes le garant de ses droits », écrit le journaliste, ajoutant que « la veuve de Khalid Qaddar et le peuple marocain comptent sur vous pour lui rendre justice et punir les responsables de ce drame ».
Dans une autre affaire, Khalid Jamaï et deux autres journalistes sont poursuivis par Aziz Akhannouch qui leur réclame 1 million de dirhams de dommages et intérêts pour « diffamation et diffusion de fausses informations ».
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