DetteJouahri : discussions engagées pour une sortie du Trésor à l’international, le recours à la LPL pas exclu
Le wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a affirmé, mardi à Rabat, que des discussions sont engagées au sujet d'une éventuelle sortie du Trésor sur le marché international.
« Des discussions entre le Trésor et les banques conseils sont déjà engagées pour tâter le terrain auprès des investisseurs internationaux, évaluer les conditions de prêts sur les marchés mondiaux et voir comment évolue la prime de risque du Maroc dans les conditions actuelles », a souligné le gouverneur de la banque centrale lors d'un point de presse à l'issue de la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de BAM. Il a précisé que sur les 40 milliards de dirhams (MMDH) de dettes en devises prévues par la loi de finances 2022, environ 15 à 20 MMDH seront mobilisés auprès des institutions multilatérales de développement, tandis que le reste devrait être mobilisé via les marchés financiers internationaux.
Jouahri a dans ce sens noté qu'il appartiendra au gouvernement et au ministère des Finances de juger s’il est opportun de réaliser une sortie, ou non, sur les marchés internationaux, rappelant que les conditions ne seront pas aussi favorables que lors de la précédente sortie du Trésor en 2020, notamment à cause du resserrement des politiques monétaires dans le monde qui va impacter les conditions auxquelles le Trésor va emprunter.
Le Trésor a toujours la possibilité, pour ses besoins sur le plan budgétaire, de recourir au tirage de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) qui n’a pas encore été utilisée, sachant que les statuts du FMI et de BAM le permettent, a conclu Jouahri.
Pour rappel, cette option de retour sur le marché international de la dette, la première depuis 2020, coïncide à peu près au même moment où une obligation antérieure de 1,5 milliard de dollars approche de l'échéance en décembre.
L'augmentation des transferts de fonds par les MRE et des revenus tirés des phosphates ont freiné les coûts élevés des importations alimentaires et énergétiques sur les finances du pays à court terme. Par conséquent, jusqu’ici, le gouvernement ne voyait aucune urgence à recourir dans l’urgence au marché international.
La taille, la dénomination et l'échéance de l'émission n'ont pas encore été divulguées. Début juin, le Maroc prévoyait de lever jusqu'à 2,5 milliards de dollars d'ici la fin de 2022 auprès de créanciers bilatéraux ainsi que d'institutions internationales de développement.
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