ScienceDes diamants découverts dans une météorite au Maroc
NWA 12606 est une météorite pour le moins fabuleuse. Elle fait partie des 120 météorites de diverses catégories exposées dans le Musée universitaire des météorites affilié à l'Université Ibn Zohr d’Agadir et dirigé par le Pr. Abderrahmane Ibhi, géologue spécialiste des bolides de l’espace. On peut y contempler des météorites comme Tissint, tombée directement de Mars dans la région de Tata au sud-est du pays, et des météorites étrangères comme le super-bolide russe de Chelyabinsk.
La particularité de NWA 12606 découverte en 2018 dans la région du Drâa-Tafilalet et exposée au musée depuis deux ans ? D’abord, sa formation qui daterait de quatre milliards six cents millions d'années, presque le même âge que celui du Soleil et des planètes. Classée dans la famille des achondrites primitives, et plus particulièrement dans la sous-catégorie des Uréilites (du nom du village russe d'Urey, où une météorite similaire a atterri en 1886), pierres très rares qui représentent 0,6 % de toutes les chutes, elle a une composition minéralogique assez inédite.
Des spécialistes marocains, dont le professeur Ibhi, et leurs collègues italiens l’ont analysée de plus près pour découvrir de minuscules diamants, incrustés entre différents composants (de dimensions millimétriques ) tels que l'olivine (à 90 %), le pyroxène (à 5 %) ou le graphite (à 5 %), rapporte le site Kawa.
Mais comment les diamants se retrouvent-ils dans l'univers ? La formation de cette pierre précieuse provient en effet du violent impact de l'astéroïde qui s'écrase sur la Terre, divisant l'atmosphère : en raison de la chaleur et de la pression extrêmement intenses, le graphite solide à l'intérieur de la roche se transforme en diamant. Plusieurs conditions sont requises pour cette transformation, dont une température s'élevant au-dessus de pas moins de 2000°, une pression atmosphérique d'au moins 30 GPa (GigaPascal) et un temps de collision suffisamment long (quelques secondes) pour assurer la formation du diamant.
Tous les éléments ont été combinés et ont ainsi changé NWA 12606 en une pierre encore plus rare et plus précieuse.
« Cette découverte passionnante pourrait peut-être inciter certains pays arabes à mieux apprécier ces trouvailles comme de véritables atouts culturels et ajouts à leur patrimoine, plutôt que d'en profiter en les vendant, comme en témoigne la présence d'environ 1 700 échantillons de stars marocaines dans des musées étrangers », commente la même source.
©️ Copyright Pulse Media. Tous droits réservés.
Reproduction et diffusions interdites (photocopies, intranet, web, messageries, newsletters, outils de veille) sans autorisation écrite.

