MigrationAllégations de tirs sur des migrants: l’Espagne ouvre une enquête
Le dossier des migrants subsahariens s'ouvre à nouveau avec des soupçons de tirs présumés de soldats marocains sur des migrants à bord d'un canot pneumatique se dirigeant vers Gran Canaria dans la soirée du jeudi, selon des informations relayées par Reuters et EFE.
Une association caritative a cité des survivants affirmant que des soldats marocains avaient ouvert le feu, causant la mort d'au moins l'un d'entre eux, précise Reuters. De plus, EFE a rapporté que deux des occupants du canot pneumatique secouru au large de Gran Canaria par le navire Salvamar Macondo sont morts au cours de la traversée à cause de blessures par balles, car ils ont été visés depuis la côte lors de leur embarquement à Boujdour, ont déclaré plusieurs de leurs compagnons.
Les autorités marocaines n'ont pas réagi immédiatement aux demandes de commentaires de Reuters concernant ces allégations. L'agence de presse précise qu'elle n'a pas été en mesure de vérifier indépendamment ces informations.
Du côté espagnol, une source policière a déclaré à Reuters que des enquêtes étaient en cours, en se référant aux rapports faisant état de blessés.
Un porte-parole du gouvernement espagnol aux îles Canaries a par ailleurs déclaré qu'il n'y avait aucun signalement de blessures par balle parmi les migrants arrivés, qui comprenaient 32 hommes, neuf femmes et une fillette. Cependant, trois d'entre eux nécessitaient des soins médicaux, dont une femme enceinte, une autre personne se sentant malade et une troisième souffrant d'un traumatisme à la jambe.
Cependant, une source policière espagnole a déclaré ultérieurement qu'un des migrants traités pour des blessures aux îles Canaries présentait des blessures par balle avec une sortie, ce qui a conduit la police à rassembler des preuves en vue d'une enquête.
Txema Santana, conseiller en migration auprès du gouvernement des îles Canaries, a de son côté déclaré à Reuters que « les migrants avaient raconté aux sauveteurs que deux personnes avaient été tuées par des tirs provenant de ce qu'ils décrivaient comme un point de contrôle anti-migration » avant de quitter le Maroc.
TRAGEDIA. Los supervivientes trasladados anoche a Gran Canaria relataron al llegar que dos personas habían muerto por disparos. Varios de los supervivientes presentaban heridas de disparos que habrían recibido cuando ya estaban en el mar.
📷 @borjasuarez_gc pic.twitter.com/N1MeT00G5k
— Txema Santana ✳️ (@txemita) May 26, 2023
De son côté, Jose Antonio Rodriguez Verona, responsable de l'équipe d'urgence de la Croix-Rouge aux îles Canaries, a déclaré à Reuters que les circonstances exactes de l'incident restaient floues et que les migrants arrivés aux îles Canaries n'avaient pas pu identifier les auteurs des tirs. « Ils nous ont dit qu'il y avait deux personnes décédées lors de la traversée et que leurs corps avaient été jetés par-dessus bord », a-t-il précisé.
Anoche @salvamentogob rescató a 42 subsaharianos cerca de #GranCanaria según relató algún migrante recibieron disparos en la travesía a las islas posiblemente de alguna patrullera marroquí, pudiera haber incluso algún fallecido por el camino, se está investigando #RutaCanaria pic.twitter.com/UrTEZYAaOQ
— Borja Suarez Melian (@borjasuarez_gc) May 26, 2023
Ce n'est pas la première fois que des migrants tentant de rejoindre les Canaries depuis les côtes du Maroc et du Sahara dénoncent avoir été la cible de tirs au moment du départ, souligne EFE.
Des organisations qui signalent régulièrement aux autorités espagnoles les départs des « pateras » pour faciliter leur sauvetage, telles que Caminando Fronteras et Alarm Phone, ont dénoncé plusieurs cas au cours des dernières années.
Il est également fréquent d'entendre les témoignages de jeunes africains arrivés aux Canaries, qui racontent que les trafiquants qui ont affrété leur patera les ont obligés à monter à bord en les menaçant de couteaux ou d'armes à feu, car souvent certaines personnes refusent de s'embarquer lorsqu'elles constatent la précarité ou la fragilité de l'embarcation qui leur est proposée et tentent de faire marche arrière, précise EFE.
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