n°408.Au Venezuela, l’inattendu Juan Guaidó fait trembler Nicolás Maduro
Le contraste est saisissant. Au même moment, ce 25 janvier, deux présidents du même pays s'adressent à la nation. L'un est retransmis à la télévision, l'autre traverse les réseaux sociaux via Internet et son cheminement incertain. L'un est assis derrière un bureau du palais présidentiel de Miraflores, drapeau vénézuélien et portrait de Simón Bolívar en évidence. L'autre est debout, proche de la foule réunie sur la place qui porte le nom du « libérateur », dans le quartier aisé de Chacao. Résultat : le président en exercice Nicolás Maduro a de nouveau perdu la bataille de l'image contre Juan Guaidó, qui s'est proclamé président de transition lors des importantes mobilisations du 23 janvier.
« C'est le vieux monde et le nouveau », tranche Dimitris Pantoulas, politologue vivant au Venezuela. Nicolás Maduro réemploie les recettes oratoires déjà entendues, notamment lors des mobilisations de 2017. Il fustige « le coup [d’État] médiatique international », dénonce l'ingérence des États-Unis, tente de salir une opposition jugée compromise et hypocrite tout en assurant être ouvert au dialogue.
Juan Guaidó contient l'impatience de ses soutiens en traçant une feuille de route : des assemblées populaires ce samedi, la diffusion de la loi d'amnistie aux militaires dimanche, l'organisation de nouvelles manifestations la semaine prochaine.
Celui que le successeur d'Hugo Chávez qualifie régulièrement de « gamin », de « marionnette de l'Empire », ou encore de « président de la République Wikipédia » est parvenu, du haut de ses 35 ans et sans être connu du grand public avant sa désignation comme président de l'Assemblée nationale le 5 janvier, à se dresser à la hauteur de Nicolás Maduro depuis les mobilisations de centaines de milliers de personnes le 23.
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