n°50.Le Conseil consultatif de la jeunesse, un remake du CNJA de Hassan II ?

Prévue par l’article 33 de la Constitution, l’implication des jeunes dans la vie politique est un vieux débat qui surgit sporadiquement à la surface en fonction de l’actualité politique. En 2011, alors que les régimes de plusieurs pays arabes vacillaient, une des réponses institutionnelles au mouvement du 20-février a été de concocter dans la hâte une disposition actant l’implication des jeunes dans les décisions politiques. Lors de son discours du 20 août 2011 à l'occasion du 58ème anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple, Mohammed VI a insisté sur la question des jeunes : « Notre atout majeur, pour y parvenir (réformes des institutions), réside dans le dynamisme créatif de notre jeunesse dont nous célébrons aujourd’hui la fête. C'est une jeunesse qualifiée, digne de continuer à porter le flambeau de la glorieuse épopée du vingt août, dans le cadre d'un processus proprement marocain, caractérisé par l'implication des jeunes dans les efforts visant à en relever les défis. ». Un message directement adressé à la population pour montrer la sollicitude du roi envers la jeunesse.

« Une petite ONG du gouvernement »

 En décembre 2011, un premier colloque sur « les politiques en faveur des jeunes » est organisé à Rabat. S’en suivront en 2012, plusieurs autres grand-messes où des dizaines d’associations ont présenté des propositions se rapportant à la composition et aux objectifs du Conseil consultatif. « C’est un appel à manifestation des jeunes dans lequel le CNDH devait jouer le rôle de recruteur et de médiateur auprès des militants du 20-février. Ces rencontres entre le CNDH et les jeunes se sont poursuivies jusqu’en 2015 pour faire une veille sur ce qui se trame dans la tête des jeunes », nous confie un militant du mouvement.