Litige Fenie Brossette vs Cotradis en Côte d’Ivoire : un sit-in pour interpeller le Maroc
Un nouveau développement a surgi dans l'affaire opposant Fenie Brosette Côte d'Ivoire, une filiale de la société marocaine Fenie Brossette, à l'entreprise burkinabè Cotradis, spécialisée dans le transport de minerais.
Des employés de Cotradis ont organisé, ce jeudi, un sit-in devant l'ambassade du Maroc au Burkina Faso, afin de solliciter l'intervention de l'ambassadeur du Maroc au Burkina Faso pour faire appliquer une décision de justice concernant les victimes des camions fournis par l'entreprise marocaine, rapporte le site d'information burkinabè, le faso.net.
Selon la même source, qui cite Raphaël Yonli, porte-parole de la coalition des associations « Justice et Vérité pour les Victimes de Cotradis », ce sit-in avait pour objectif de demander à l'ambassadeur du Maroc à Ouagadougou, Youssef Slaoui, de mettre tout en œuvre afin que la décision rendue par la justice ivoirienne soit exécutée.
Cet activiste a ainsi souligné l'importance de trouver une solution amiable entre le Burkina Faso et le Maroc en raison de leur relation fraternelle et amicale. « Nous sommes ici pour demander à l'ambassadeur du Maroc d'intervenir auprès de la justice marocaine afin que la décision de justice soit appliquée ».
Toutefois, ajoute le site d’informations burkinabé, les manifestants n'ont pas pu soumettre directement leur demande à l'ambassadeur du royaume à Ouagadougou et ont dû remettre leur déclaration à un agent de l'ambassade, selon la même source.
Il convient de rappeler que cette affaire remonte à 2015, lorsque Cotradis a passé commande d'environ 20 camions de transport de minerais de la marque Iveco auprès de Fenie Brossette. Les véhicules ont été livrés en juin de la même année et utilisés pour le transport de clinker et de minerai de zinc entre Abidjan et Ouagadougou, dès juillet suivant.
Cependant, deux mois plus tard, des accidents ont eu lieu, entraînant la mort d'une personne et des amputations chez certains travailleurs de Cotradis. Une enquête menée par Cotradis a révélé des anomalies techniques détectées par les experts mandatés.
Selon les résultats de l'expertise, les véhicules livrés n'étaient en réalité pas des camions tracteurs comme spécifié auparavant, mais plutôt des porteurs modifiés pour ressembler à des camions tracteurs. Les modifications, n’ayant pas été effectuées conformément aux directives de transformation et de carrossage des véhicules établies par le constructeur Iveco, auraient généré des défaillances au niveau desdits engins.
Cotradis a fini par saisir le tribunal de commerce d'Abidjan en Côte d'Ivoire, et après de longues batailles judiciaires, l'entreprise marocaine a été condamnée à indemniser Cotradis. Les deux sociétés avaient fait appel de cette décision devant la Cour de cassation, mais leur demande a été rejetée en janvier 2021, rendant la condamnation définitive et non susceptible de recours. Le verdict a pourtant tardé à être appliqué.
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