Kader Abderrahim : « L’Algérie est le dernier soutien du Polisario »

Un des meilleurs spécialistes du Maghreb, Kader Abderrahim estime que si Pedro Sanchez a opéré un virage important en soutenant ouvertement le plan d’autonomie marocain pour le règlement du dossier du Sahara, « cela ne changera rien sur le fond ». Car le règlement de ce conflit devra passer par un dialogue avec l’Algérie, « soutien diplomatique, financier, militaire, politique », sans qui « le Polisario ne serait plus », nous dit le directeur de recherches à l'Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE), précisant qu’il convient de faire la distinction entre le régime algérien, dont l’enjeu est de se maintenir au pouvoir, et la population, majoritairement indifférente à la question.

Dans cet entretien, le maître de conférence à Sciences-Po, auteur de plusieurs ouvrages, dont Géopolitique du Maroc (BiblioMonde, 2018) et Géopolitique de l’Algérie (BiblioMonde, 2020), nous livre sa lecture sur la nouvelle position espagnole, celle de la France, partenaire historique du Maroc mais qui, selon lui, ne devrait pas suivre les pas de son voisin, sur le discours algérien et la nécessité d’instaurer un dialogue entre les deux pays voisins, seul moyen à même de permettre de régler les « dossiers en souffrance », dont celui du Sahara, et d’envisager la construction d’un Maghreb uni capable de peser dans le nouvel ordre international qui s’annonce.