DroitsExtradition de Yidiresi Aishan : Aziz Akhannouch interpellé par l’AMDH
C’est avec une grande inquiétude que l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) suit le dossier du citoyen chinois de Yidiresi Aishan, de la minorité musulmane ouïghoure, qui a été arrêté à l'aéroport Mohammed V de Casablanca le 19 juillet dernier.
Dans sa lettre, l’association est revenue sur la décision de la Cour de cassation marocaine qui a accepté l’extradition de Yidiresi Aishan vers la République populaire de Chine, interpellant le Chef du gouvernement. Cette décision est selon l’association en contradiction avec les obligations internationales et nationales du Maroc qu'elle a citées en plusieurs points.
« L'arrestation de ce citoyen chinois n'est pas fondée sur une base légale, l'intéressé étant requis d'une enquête, ce qui pourrait conduire à son absence de suivi, alors que le Code de procédure pénale marocain prévoit au chapitre 719 que l'extradition est liée à deux choses, la présence d'un suivi judiciaire, ou l'exécution d’une sanction prononcée à son encontre, ce qui n'est pas disponible dans ce cas », peut-on lire.
L’AMDH souhaite que l’intervention du Chef du gouvernement prenne en compte les nombreux points cités dans sa lettre à savoir « les obligations internationales du Maroc dans le domaine des droits de l'homme, au premier rang desquelles figure la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Elle insiste aussi à veiller à la non-signature du décret exigeant son extradition vers son pays car le contraire constituerait selon elle, « une violation par l'Etat marocain du droit à la vie et du droit à La sécurité physique et personnelle du citoyen chinois et le déni du Maroc à ses obligations internationales seront à nouveau mis en cause par le Comité genevois contre la torture ».
Par conséquent, l'AMDH appelle l’Etat marocain à accélérer la libération du citoyen chinois et à lui permettre de jouir de tous ses droits.
Pour rappel, Yidiresi Aishan, activiste ouighour, avait fait l’objet d’une notice rouge d’Interpol émise à la demande de Pékin et ce, après avoir été accusé d’appartenir à un groupe terroriste. Il a donc arrêté à son arrivée au Maroc, en juillet dernier.
Une décision de la Cour de cassation, en décembre, avait autorisée par la suite l’extradition.
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