Maroc-EspagneUne manifestation anti-marocaine de l’extrême-droite interdite à Ceuta
La Délégation gouvernementale à Ceuta (Sebta) dépendant du ministère de l’Intérieur espagnol a interdit le rassemblement que le président de Vox, Santiago Abascal, avait appelé ce lundi sur la Plaza de los Reyes à 20 heures et les mobilisations qui, en parallèle, étaient promues à travers les réseaux sociaux dans l’enclave espagnole pour protester contre le Maroc accusé d’avoir orchestré « un assaut migratoire ».
Dans un communiqué dont Le Desk a reçu copie samedi soir, l'autorité gouvernementale de la cité a précisé qu'« après avoir pris connaissance de l'existence de plusieurs concentrations appelées pour la semaine prochaine et compte tenu de la possibilité que ces mobilisations présentent un risque pour la sécurité publique compte tenu de la situation actuelle dans notre ville, il a été décidé de l’interdire. »
Les autorités locales craignent en effet que la situation ne dégénère alors que près d’un millier de mineurs marocains arrivés à la nage ces derniers jours et qui n’ont pas pu être réexpédiés au Maroc occupent des hangars de fortune, et que d’autres errent encore dans les rues.
« Ce n'est pas le moment de tendre davantage la situation. Il faut resserrer la coexistence pacifique de la Ceuta », a indiqué l’exécutif local espagnol qui a lancé un appel « à tous les citoyens » pour qu'ils agissent « de manière responsable ».
Vox entendait avec cette deuxième action publique en moins d'une semaine à Ceuta, avec Abascal comme protagoniste, de « mettre les villes autonomes et leurs frontières au centre de l'agenda politique, surtout après l'invasion subie par Ceuta et promue par le pays voisin ».
Abascal, qui organise ce dimanche un meeting à Séville, prévoit de se rendre à Ceuta avec une représentation du groupe parlementaire de son parti en Andalousie dirigé par son président, Macario Valpuesta, et son porte-parole, Manuel Gavira.
L’interdiction des rassemblements et des attroupements à Ceuta est intervenue, selon nos sources, alors que des organisations musulmanes locales se préparaient de leur côté à contrer les manifestations du parti d’extrême-droite et de ses sympathisants. « Le gouvernement interdit également les rassemblements contre Vox convoqués par des associations à majorité musulmane. Abascal avait affirmé cette semaine à Ceuta que les musulmans constituaient une cinquième colonne dans la ville », a rapporté une source espagnole au Desk.
Vox Ceuta a annoncé ce dimanche dans un communiqué qu'il ferait appel à la Justice de l'annulation de la décision. Le parti extrémiste a critiqué cette décision adoptée par la Délégation gouvernementale et assure qu'il s'agit « d'un acte dictatorial et arbitraire » qui « ne cherche qu'à faire taire Vox ».
Le leader de Vox Ceuta, Juan Sergio Redondo, a prévenu que son parti ne permettra pas à « Mohammed VI et ceux qui s'agenouillent devant lui de conditionner le droit de Ceuta de manifester librement et d'élever la voix pour défendre l'Espagnol de Ceuta ».
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