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FootballLions de l’Atlas: trop tôt pour descendre du nuage?

18.06.2023 à 15 H 17 • Mis à jour le 18.06.2023 à 20 H 19 • Temps de lecture : 4 minutes
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Lors de ce dernier rassemblement pour affronter le Cap-Vert et l'Afrique du Sud, les Lions de l'Atlas n'ont pas rassuré. Secoués et bousculés, toutes les raisons sont aujourd'hui valable pour descendre du nuage qatari

C’est dans une grande excitation et une euphorie encore palpable que l’équipe nationale a retrouvé ses supporters à l’occasion du dernier rassemblement de la saison. Au menu des Lions de l’Atlas, un amical contre le Cap-Vert à la maison et un voyage à Johannesburg pour y affronter l’Afrique du Sud, à l’occasion de la dernière journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique de janvier prochain.


Bilan des comptes, un match nul (0-0) peu rassurant au Complexe Moulay Abdellah et une défaite (2-1) face au Bafana Bafana qui aura eu l’effet d’une gifle difficile à accepter, mais essentielle pour le retour sur terre, selon Hoalid Regragui.


Atterrissage forcé

« Nous avons beaucoup souffert face à un adversaire qui avait envie de gagner », c’est ainsi que Regragui a résumé le revers de Johannesburg. Insatisfait du rendement de ses joueurs, il ne remuera pas plus le couteau dans la plaie, parce que le sélectionneur tirait déjà la sonnette d’alarme quatre jours plus tôt à Rabat, après le 0-0 face au Cap-Vert.


Le patron de la tanière ira jusqu’à demander des excuses aux supporters, qui espéraient et « méritaient » un show de la part de leur équipe nationale, lui qui considère la cohésion entre peuple et sélection, comme principal critère de réussite. Pour Regragui, rien n’est allé dans le bon sens, que ce soit par rapport au jeu ou à l’attitude, le sélectionneur s’est dit « insatisfait » en assumant la responsabilité de ces résultats, sans pour autant déresponsabiliser complètement ses Lions.


Pour lui, « le pain quotidien » de la sélection qui est le football africain, attendra le Maroc de pied ferme après la performance au dernier Mondial. « Ils savent que c’est différent ici, on sait à quoi s’attendre car aucun match est simple à négocier en Afrique », déclarait le sélectionneur en conférence de presse en appelant à confirmer la prestation du Mondial en dominant le continent.


Un retour sur terre qui aurait donc pu mieux se passer pour l’équipe demi-finaliste du dernier Mondial. Sur les deux matchs, ce qui semblait inquiéter Regragui plus que la contreperformance qu’il pouvait justifier par la fin de saison et la fatigue accumulée de ses Lions, c’est leur attitude. Toujours sur un nuage depuis l’épopée du Qatar qui sera suivie d’une victoire contre le Brésil à la maison, les Lions ont manqué de mordant lors de ce rassemblement, réveillant ainsi quelques inquiétudes et vieux démons qu’on pensait enterrés.


Le prix à payer

Sur le papier, le Maroc a toujours eu de belles équipes. Mais lorsqu’il s’agissait de performer en Afrique, les Lions peinent à s’imposer. Avec une seule Coupe d’Afrique remportée en 1976, les chiffres ne trompent pas, tout reste à faire en Afrique alors qu’au niveau mondial, le top 4 d’une Coupe du Monde est en soit une performance exceptionnelle.


Être la sensation d’un Mondial, ça n’a pas de prix. En revanche, ça a des conséquences. Sur le terrain, en compétition, le Maroc est aujourd’hui l’équipe à battre. « Tout le monde veut performer contre nous, et c’est de bonne guerre, c’est ce qu’on veut  », confiait le sélectionneur au moment d’expliquer les contreperformances de ses joueurs face à des adversaires beaucoup plus concernés et surtout, plus impliqués. Il n’applaudira aucun de ses Lions, à l’exception de Nayef Aguerd, son pilier en défense.


En effet, l’équipe nationale n’a pas été à la hauteur des attentes car on ressentait une forme de suffisance chez les joueurs, une envie de bien faire certes, mais également une forme de nonchalance jamais ressentie durant l’ère Regragui. Le plus rassurant, c’est que le sélectionneur le sait, le voit et n’hésite pas à le dire en public.


En privé avec son groupe, ses mots ont tendance à être plus durs, rapportent plusieurs joueurs qui l’ont côtoyé. Devant la presse, il assumera ses responsabilités, pointera du doigts les « mauvais élèves » sans les lyncher. Mais en privé, il mettra les points sur les i, sans la moindre hésitation comme on a pu le voir dans le documentaire récemment diffusé par la SNRT, qui retraçait le parcours historique du Mondial.


La lune de miel s’achève donc ainsi. Devant Hoalid, une montagne de travail, de dossiers à gérer et de conclusions à tirer de ce rassemblement. Le plus urgent des chantiers sera de trouver moyen de déjouer les plans des équipes qui concèdent le jeu avec un bloc médian/bas.


À chaque fois qu’un adversaire se contente de défendre, les Lions peinent à se créer des occasions. En revanche, le Maroc sait se montrer efficace en contres. Parmi les autres chantiers, trouver des remplaçants au niveau des titulaires, en attendant le retour d’El Khannouss et Ezzalzouli de chez les moins de 23 ans. Le plus dur sera de trouver un profil capable de pallier l’absence d’Amrabat, et de préparer la succession du capitaine, Romain Saïss.


En attendant, c’est repos et vacances bien mérités pour un groupe d’Hommes qui nous a fait rêver. Car dans six mois en Côte d’Ivoire, c’est le toit de l’Afrique et son or, que les Marocains espèrent briguer.

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