Législatives 2016Le programme-fantôme de la Fédération de la Gauche Démocratique
La Fédération de la Gauche Démocratique (FGD), coalition de trois partis (PSU, PADS, CNI) menée par Nabila Mounib pour les élections législatives du 7 octobre, n’est pas intimidée par les statistiques : sa critique du bilan du gouvernement sortant en particulier intègre une foule d’indicateurs, même si certains restent discutables. Elle fustige ainsi l’échec de l’équipe Benkirane à réaliser son objectif de croissance à 5,5 %, établi en janvier 2012. La Fédération déplore également la situation du marché de l’emploi, en adoptant non pas le taux de chômage classique mais un indicateur plus exhaustif de mal-emploi, qui prend également en compte le sous-emploi, combinant les deux à près de 20 % de la population active.
Enfin, même si le niveau d’endettement public est préoccupant, la FGD se laisse aller à l’excès en amalgamant l’endettement des ménages et celui du secteur public : la dette du Trésor est en majorité détenue par des agents résidents, et la dette des ménages obéit à une logique différente de celle gouvernant les finances publiques - il aurait été plus pertinent de souligner la hausse récente des impayés de dettes de ménages, un indicateur autrement plus préoccupant que la coalition pouvait utiliser dans son bilan critique du gouvernement sortant.
En souhaitant redonner à l’Etat un rôle de stratège dans les projets de développement, la FGD semble occulter le fait que ce dernier joue déjà ce rôle, même si les choix adoptés depuis plus de 15 ans ne correspondent pas toujours à ses propres orientations idéologiques. La Fédération affiche ainsi une volonté assumée d’élargir le rôle du secteur public dans l’économie, en renforçant son intervention dans des domaines qu’il contrôle déjà comme l’eau et l’énergie. Cette vision assez centralisatrice entre également en conflit avec d’autres mesures proposées par la Fédération, autrement plus innovantes et qui lui permettent de se démarquer de ses concurrents - en particulier, la volonté de créer une économie solidaire de proximité, ce qui suppose de donner une grande autonomie de décision aux communautés locales pour organiser leurs circuits économiques propres.
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